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24/03/2011

(Pilote UK) Twenty Twelve : dans les coulisses de l'organisation des Jeux Olympiques

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Les résolutions sont faites pour ne pas être respectéees : les comédies ont à nouveau disparu de mes programmes. C'est un peu frustrant de constater qu'en dépit de mes efforts, le problème reste entier : à la différence d'un drame ou une dramédie qui saura me faire réagir, positivement ou négativement, face à sa qualité, la comédie me laisse généralement indifférente. Sitôt vue, sitôt oubliée. Et mes essais de 2011 ne se sont pas révélés décisifs pour le moment, même si, peut-être...

Prenons Friday Night Diner : c'était potentiellement sympathique, mais dès la fin du pilote, son concept seul m'ennuyait déjà. Puis, la semaine dernière, c'était au tour de Twenty Twelve de passer l'épreuve du premier visionnage. Après ma curieuse perplexité initiale, hier soir, je me suis finalement installée devant le deuxième épisode... Le ressenti diffus du premier s'est confirmé et même accentué : cette série m'intrigue. Et une comédie qui retient suffisamment mon attention pour me faire envisager... (soyons ambitieux...) le troisième épisode, cela mérite que l'on s'y arrête.

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Diffusée sur BBC4 depuis le 14 mars 2011, son lancement coïncidant avec le décompte de 500 jours nous séparant de la cérémonie d'ouverture des prochains Jeux Olympiques de Londres, Twenty Twelve a commencé sur fond de polémique avec les créateurs d'une série au concept de départ très proche : The Games, imaginée pour la télévision australienne à la veille des JO de Sidney en 2000. Si vous voulez vous faire une opinion sur la controverse, des extraits d'épisodes de sa consoeur australienne sont disponibles sur YouTube, par exemple : The 100 Metres Track.

Derrière ses allures de faux documentaire aux accents satiriques, Twenty Twelve nous plonge dans les coulisses de la préparation des Jeux Olympiques prévus à Londres en 2012, au sein du comité chargé de cette - forcément complexe et propice aux crises de nerf - organisation. Dirigé par Ian Fletcher, il rassemble des personnes plus ou moins compétentes aux fonctions très spécifiques, qui occupent tous les postes à enjeu du projet : de la communication à la gestion des infrastructures, en passant par la pérennité et le sort ultérieur des infrastructures construites pour l'occasion.

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Twenty Twelve est un mockumentary dans la plus pure tradition du genre. Avec sa mise en scène minimale, guidée par une voix off qui fait le lien entre des scènes parfois anecdotiques, la série va naturellement rechercher à créer une proximité avec la réalité. A partir de ce parfum d'authenticité, elle va ensuite distendre ce portrait, pour exploiter toute l'absurdité potentielle des situations dépeintes, portée par des personnages stéréotypés. Et à ce jeu de la mise en image d'un rafraîchissant ridicule flegmatique, à la sobriété déroutante, la série saura provoquer plus d'un sourire. C'est en effet lorsque ce style s'accompagne d'un comique de situation efficace que son potentiel se dévoile vraiment (l'horloge dans le premier épisode ; la gestion du retard et notamment la "crevaison" dans le deuxième épisode).

Si le pilote peinait à trouver son rythme, ne s'équilibrant que dans le dernier tiers, cela s'explique en partie par la nécessaire introduction de tous les personnages. L'épisode 2 est plus consistant, mais il confirme aussi cependant la première impression : Twenty Twelve ne parvient pas à fonctionner en roue libre, par elle-même. En effet, le temps que le problème du jour surgisse, ses dialogues manquent de punch, ou du moins de lignes corrosives qui feraient mouche et troubleraient une narration trop linéaire (on est loin de la dynamique autrement plus tranchante d'un The Thick of It par exemple). En revanche, et cela s'apprécie encore plus dans le second épisode, une fois que l'histoire est vraiment lancée, la sobriété excessive du style adopté s'avère pleinement justifiée.

Au final, même si la série gagnerait à trouver une meilleure homogénéité, elle n'en demeure pas moins non seulement plaisante, mais aussi assez jubilatoire lorsque la crise à gérer est à son apogée. Rien que pour voir la réaction des Brésiliens face à la fausse nouvelle de la crevaison (j'en souris encore), je crois que la série mérite un petit détour.

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Sur la forme, Twenty Twelve respecte tous les codes du mockumentary classique. Caméra à l'épaule, la réalisation est nerveuse, le cadre changeant, donnant l'impression d'être aux côtés des différents protagonistes. Cela permet de renforcer à moindre frais cette fausse impression de réalisme. Par ailleurs, il faut aussi signaler - c'est suffisamment rare pour être souligné - l'existence d'un petit générique introductif, qui est même accompagné d'une chanson pas forcément en adéquation stricte avec le thème de la série, mais l'ensemble constitue une introduction décalée pas déplaisante.

Enfin, Twenty Twelve dispose d'un casting attrayant et solide, qui se glisse sans difficulté dans l'ambiance particulière que la série cultive. Il est emmené par un Hugh Bonneville (Lost in Austen, Downton Abbey) impeccable, aux côtés duquel on retrouve Amelia Bullmore (State of Play, Ashes to Ashes), Olivia Colman (Rev., Peep Show), Vincent Franklin (The Thick of It), Jessica Hynes (Spaced, The Royle Family) et Karl Theobald (Primeval). Enfin, c'est David Tennant (Doctor Who) qui se charge de la voix du narrateur, accentuant ainsi l'aspect documentaire de la série et servant à guider le téléspectateur.

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Bilan : Mockumentary bénéficiant d'un cadre original (dans la limite de la question liée à The Games), forcément intéressant au vu des thématiques pouvant être exploitées, Twenty Twelve doit certes encore gagner en constance. Mais dans ses meilleurs moments, la série impose son style par le biais de sa mise en scène flegmatique d'un ridicule aux limites constamment repoussées. L'ensemble se révèle assez jubilatoire. En somme, si la tonalité et la sobriété peuvent dans un premier temps dérouter, on retrouve aussi dans cette série des passages où les fondamentaux du mockumentary sont à la hauteur des attentes. Un résultat qui mérite peut-être un coup d'oeil !


NOTE : 6/10


La bande-annonce de la série :


25/10/2010

(Pilote / Mini-série UK) Single Father : veuf et père de famille... mais ensuite ?


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J'ai finalement trouvé le courage durant le week-end de regarder le premier épisode de la mini-série dominicale diffusée sur BBC1 depuis 15 jours : Single Father. Le "courage", voilà bien l'expression adéquate. Non, ce n'est pas mon goût prononcé pour le théâtralisme qui s'exprime. Car si la présence de David Tennant dans le rôle principal n'est pas étrangère au buzz qui l'a accompagnée, son sujet, particulièrement difficile, retenait également l'attention. Et si le visionnage de Single Father fut si difficile, cela n'a rien à voir avec sa qualité indéniable, loin de là. C'est plutôt la conséquence directe d'un thème très éprouvant qui ne peut laisser le téléspectateur insensible devant son petit écran.

Par ricochet, c'est également la rédaction même d'une review qui s'avère compliquée. Submerger par cette dimension émotionnelle, il est difficile de prendre du recul par rapport à ce premier épisode, sur les quatre que va compter la mini-série. Je ne vous cache pas avoir, au cours de ce pilote, construit méticuleusement une pyramide de mouchoirs qui, au bout d'une heure, n'était plus si loin de faire concurrence, en hauteur, à sa consoeur de Giseh. Comment reviewer une fiction où le ressenti est si fort qu'il écarte toute possibilité de raisonnement rationnel ? C'est ce que j'ai tenté de faire dans cette critique.

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Dès les premières minutes, il apparaît évident que Single Father est un drame humain qui sera placé sous le signe de l'authenticité. L'épisode nous plonge immédiatement dans le quotidien animé d'une famille de la classe moyenne britannique. Avec ses cris, ses disputes et ses réconciliations, rien de plus banal finalement que les situations portées à l'écran. Rien de plus reconnaissable pour tout un chacun aussi, que les frustrations et les apaisements ainsi dépeints. C'est donc en premier lieu par cette simplicité presque désarmante que Single Father pose les bases de la tragédie qui va suivre. Car l'enjeu est bien là : la perte de ce cocon confortable, de cette normalité presque stéréotypée, lorsque va se produire un drame qui vient tout bouleverser. Il aura suffi d'une voiture de police, girophare allumé mais sans sirène, grillant un feu rouge à un carrefour pour briser net ce fragile bonheur dont on ne prend généralement pleinement conscience, qu'une fois qu'il s'est enfui.

Rita, mère et épouse, est tuée sur le coup suite à cet accident, laissant derrière elle, épleurés, un mari et quatre enfants, dont l'aînée a 15 ans. C'est désormais sur les épaules de Dave que repose la responsabilité de toute cette petite tribu. Comment continuer à vivre, faire face à son veuvage et à sa propre solitude, tout en étant capable de s'occuper et d'être là pour des enfants ayant perdu leurs repères. Car si les plus jeunes s'échappent de leurs pensées sombres en ayant encore cette capacité d'évasion qui leur est propre, pour s'émerveiller et rester dans leur monde, comment peut réagir une adolescente qui n'est pas la fille biologique de Dave, mais le fruit d'une liaison antérieure de Rita ? Si les amis, la famille, sont là pour aider, est-il seulement possible, dans de telles circonstances, de se reconstruire et de repartir vers l'avant ? Et si oui, de quelle manière cela peut-il se réaliser ?

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Ce qui frappe tout d'abord devant cet épisode, c'est qu'au-delà du tourbillon émotionnel qu'il soulève, il est d'une sobriété rigoureuse et appliquée qui lui apporte une réelle sincérité. Tout au plus Single Father semble-t-il céder une seule fois aux sirènes du lacrymal, par sa gestion temporelle de l'introduction qui amène à une répétition de l'accident fatal, nous faisant vivre deux fois ce fameux moment. Mais dans l'ensemble, c'est avec une retenue presque pudique que l'histoire est mise en scène. Il y a quelque chose de profondément intimiste et de très personnel dans la manière dont les caméras accompagnent ce deuil éprouvant. Des attitudes jusqu'aux dialogues, en passant par les silences et les non-dits, Single Father réussit à raconter avec beaucoup d'authenticité une histoire tellement sensible et difficile à retranscrire.

Pour autant, aucun doute là-dessus : l'épisode est excessivement éprouvant pour le téléspectateur. Mais, si les nerfs des personnages lâchent sporadiquement et légitimement, jamais la mini-série ne verse dans un pathos théâtral qui était l'obstacle le plus difficile à éviter. Pas de capitalisation sur l'empathie et les larmes du téléspectateur, c'est simplement une histoire, tragique certes, mais aussi atrocement simple. Et c'est justement cette proximité que l'on ressent avec les personnages qui accentue la force de Single Father. Les scénaristes ont trouvé le juste équilibre dans ce mélange paradoxal, porté à l'écran, d'exceptionnel et de banalité. De cette impressionnante maîtrise dramatique, on retient une matûrité d'écriture incontestable dont beaucoup de fictions gagneraient à s'inspirer.  

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Si Single Father négocie avec tact le tournant du décès de Rita, l'enjeu va ensuite être de réussir à raconter le deuil de chacun et finalement comment la vie peut continuer après une telle tragédie. Comme le titre l'indique, c'est à travers Dave que va nous être narrée cette reconstruction vers l'avenir. Comment continuer à vivre  en dépit de la douleur menaçant à tout instant de submerger ? C'est une question sous-jacente qui reste informulée, en arrière-plan, et sur laquelle il n'a pas le loisir de réfléchir. Il réagit, recadre, se laisse porter par le quotidien animé que proposent toujours ses enfants. Des plus jeunes n'ayant pas forcément conscience de tout ce qui se passe à l'adolescente ébranlée qui doit désormais en plus faire face à cette crise identitaire qui achève ses dernières certitudes, chacun réagit à sa manière. Une des forces de cette mini-série est de prendre le temps de les individualiser, leur conférant ainsi également une vraie légitimité dramatique.

En effet, toutes les réactions, tous ces échanges, ont une constante : cette impression de sincérité, presque désarmante, mais aussi très poignante, qui émane de chaque scène. La dimension humaine de Single Father doit  beaucoup à la manière dont elle réussit à décrire la dynamique existant au sein de cette petite famille. Le soutien de l'entourage, avec la présence des amis, bénéficie du même traitement narratif. C'est d'ailleurs parmi eux que se trouve peut-être le salut de Dave, alors qu'il se rapproche peu à peu de celle qui partage une douleur aussi profonde que lui, l'ancienne meilleure amie de sa femme... La reconstruction d'une vie a un prix, mais ne sera-t-il pas trop élevé ?

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Bénéficiant d'une réalisation à la sobriété toute aussi maîtrisée, Single Father peut en plus s'appuyer sur un solide casting qui a les épaules pour porter un tel drame émotionnel à l'écran et qui est emmené par un David Tennant (Doctor Who, Blackpool) impeccable : il parvient à jouer dans un registre très émotionnel, avec beaucoup d'empathie, mais sans jamais trop en faire. A ses côtés, on retrouve des valeurs sûres du petit écran britannique : Suranne Jones (Five Days, Harley Street, Coronation Street), Warren Brown (Dead Set, Luther), Isla Blair (House of Cards : The Final Cut), Rupert Graves (Sherlock, Midnight Man, Charles II : The Power & The Passion), Mark Heap (Green Wing, Desperate Romantics, Lark Rise to Candleford) ou encore Neve McIntosh (Bodies). A noter également que Rita, énergique et rafraîchissante, était interprétée par Laura Fraser (Lip Service).

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Bilan : Ce premier épisode de Single Father se révèle impeccable à plus d'un titre dans la manière dont il construit sa narration, presque fascinant dans sa maîtrise. Ne cédant pas à la tentation d'en faire trop dans un pathos qui s'impose de lui-même, il se dégage au contraire beaucoup de justesse et d'authenticité des situations et des échanges mis en scène. Adoptant une tonalité intimiste qui colle parfaitement au drame, Single Father reste d'une sobriété louable qu'il faut souligner. Certes, le visionnage est éprouvant. Je pense que cette mini-série s'adresse à un public averti. Je sais que je suis une téléspectatrice naturellement émotionnelle, mais j'ai trouvé certains passages vraiment difficiles à regarder. En résumé, Single Father est intéressante, elle est d'une intensité troublante et mérite d'être vue, mais pas dans n'importe quelles circonstances et conditions.


NOTE : 8/10


La bande-annonce de la mini-série :


Une scène extraite du premier épisode :

04/02/2010

(Mini-série UK) Blackpool : ovni musico-policier so british


Je progresse (lentement) dans mon visionnage de mes piles de DVD à découvrir. Au cours des derniers jours, j'ai fini une mini-série que je souhaitais voir depuis longtemps, Blackpool. Datant de 2004 (et comptant 6 épisodes), elle aiguisait ma curiosité tant en raison de son intrigant concept que pour son attrayant casting. C'est avec plaisir que je peux écrire que le résultat fut à la hauteur de mes espérances, cette fiction m'ayant offert quelques instants téléphagiques vraiment grisants.

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Ripley Holden (David Morrissey) est un entrepreneur à succès. Porté par sa folie des grandeurs, il rêve de transformer la ville balnéaire de Blackpool, dans le nord de l'Angleterre, en un Las Vegas britannique. Détenteur d'un casino, il a de grands projets pour l'étendre, notamment en lui adjoignant un grand hôtel. Mais, un jour, un cadavre est découvert dans son établissement. La victime, un jeune homme à la réputation loin d'être parfaite, allait prochainement se marrier. L'inspecteur Carlisle (David Tennant) est appelé en renfort à Blackpool pour enquêter sur cet homicide. Rapidement, il s'intéresse de très près aux Holden, soupçonnant instinctivement Ripley d'être lié à ce meurtre. Mais les choses vont se compliquer pour Carlisle quand il va commencer à interroger les autres membres de la famille.

A partir de cette base policière très classique, Blackpool va parfaitement exploiter un format réellement original, teinté de comédie musicale et développé dans une atmosphère décalée, qui va en surprendre plus d'un.

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En fait, face à Blackpool, le téléspectateur a un peu l'impression d'être tombé devant un étrange OVNI télévisuel : voilà un sentiment assez jubilatoire. Il s'agit d'une production dynamique qui ne se refuse rien en mêlant, avec une pointe de provocation et d'autodérision, les genres et les tons. Dotée d'une atmosphère clinquante pour le moins indéfinissable, où règnent les artifices, cette mini-série se complaît dans un superficiel accrocheur qui va finalement se révéler bien plus subtil et profond que la première impression pouvait le laisser penser. Elle est un hymne aux eszatz, aux "pseudos-genres", tant sur le fond que sur la forme. Son originalité ne réside pas dans les ingrédients utilisés - d'un classicisme parfois presque caricatural -, mais dans le coktail qu'elle ose réaliser en se les réappropriant pleinement. Initialement, tout semble n'être qu'apparence, brouillant les pistes pour échapper avec obstination à toute catégorisation. De ces nombreux excès - faux défauts, vraies maladresses, second degré volontaire... l'interprétation reste au choix du téléspectateur -, découle un univers digne d'une histoire de faussaire, comme dirait la chanson.

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Tout téléspectateur s'essayant à la classer dans un genre précis voit sa démarche vouée à l'échec. Serait-ce une une mini-série policière ? Certes. Mais l'enjeu de découvrir le meurtrier apparaît rapidement très secondaire, presque anecdotique. L'enquête devient alors avant tout prétexte à des confrontations personnelles et à des ajustements sentimentaux. Si bien que la fiction n'a bientôt de policière que la toile de fond, constante, mais que le téléspectateur laisse inconsciemment en retrait.

Serait-ce une comédie musicale ? Elle se dote à plusieurs reprises des accents les plus classiques, comme une forme d'hommage... mais la vraie chanson originale couvre toujours à moitié la voix des acteurs, donnant une étrange impression de faux play-back déroutante. Et pourtant, les scènes chantées demeurent un des atouts principaux de cette mini-série. Car ces moments frôlent à plusieurs reprises le génial, instants décalés carrément jubilatoires, qui vous donnent  une envie irrépressible d'applaudir devant votre petit écran. Le dynamisme est contagieux, le rythme prenant... Sans même s'en rendre compte, le téléspectateur se retrouve instantanément embarqué dans ces parenthèses loufoques et savoureuses auxquelles Blackpool doit tant.

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Pourtant, derrière tous ces faux-semblants et ce côté si brillant et voyant, Blackpool surprend par son évolution. En effet, au fil des épisodes, la mini-série acquiert une dimension plus humaine et l'écriture apparaît plus subtile, plus réfléchie. Elle révèle progressivement les ambivalences de personnages loin d'être unidimensionnels, cachées derrière des apparences stéréotypées. Les rapports entre les différents protagonistes bénéficient également d'un traitement plus soigné, qui sonne assez authentique, et les rend dans l'ensemble attachants. La mise en perspective la plus marquante est probablement celle de Ripley Holden, le propriétaire du casino, qui navigue initialement dans une zone très trouble, où ses colères et son arrogance déconcertent. D'ailleurs, le dénouement de la série surprend agréablement : loin d'être aussi convenu que l'enquête policière ne le laisserait paraître, il y flotte ce même parfum de folie douce qui règne sur l'ensemble de la fiction.

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Si, sur le fond, la mini-série se révèle surprenante et plaisante, le casting joue également pour beaucoup dans l'affectif que développe rapidement le téléspectateur pour Blackpool. Certes, je confesse être probablement un brin pré-conquise a priori, n'ayant jamais été insensible à aucun des acteurs principaux de cette production. Cependant, cela n'enlève rien à leurs mérites. En effet, il faut tout d'abord saluer et applaudir la performance grandiose de David Morrissey (State of Play, Meadowlands), tout simplement génial en homme d'affaires atteint de la folie des grandeurs, qui emporte tout sur son passage. Ecrasant de charisme, il donne une toute autre dimension à certaines scènes qui auraient pu rester anecdotiques. A ses côtés, David Tennant (Doctor Who) est fidèle à lui-même, moins excentrique que celui sur lequel il enquête ; mais j'avoue que le seul petit accent écossais qu'il conserve ici (ce qui est assez rare) suffit à me faire fondre. Sarah Parish (Mistresses) complète de façon convaincante ce trio. D'ailleurs, de manière générale, c'est le casting dans son ensemble, jusqu'aux seconds rôles comme Bryan Dick, qui s'avère très solide.

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Bilan : A partir d'un format très original, Blackpool nous conte une histoire très classique, dotée d'une intrigue policière sans surprise. Mais l'enjeu n'est pas là. Le téléspectateur se prend facilement au jeu très étrange de cet ersatz de comédie musicale, tout en s'attachant facilement aux personnages. Au fur et à mesure que la mini-série avance, il est très appréciable de constater que, contrairement à ce que l'on pouvait craindre au départ, elle ne s'enferme pas dans un côté unidimensionnel ; et, en ce sens, le personnage de David Morrissey m'a agréablement surprise par son évolution tout au long de la série. Ce n'est pas manichéen, c'est déjanté, et la surprise de clôture ne viendra pas de la chute apportée à l'enquête policière.


NOTE : 8,5/10


Pour un aperçu musical de ce qui fait de cette mini-série une incontournable, voici quelques chansons - de la plus soft à une des inoubliables chorégraphiées (avec David Tennant menant la danse - cf. la 3ème).

A savourer :

(Gambler, Johnny Cash)

 

(Don't stop me now, Queen)

 

(The boy with the thorn in his side, The Smiths)

08/01/2010

(UK) Doctor Who Confidential, 2009 Christmas Special : Allons-y !


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La dernière fois que l'on se glisse dans les coulisses d'un épisode de Doctor Who aux côtés de David Tennant et de Russell T. Davies. Mine de rien, ça fait un petit pincement de coeur, même si je fais partie des optimistes, impatients de découvrir la nouvelle dynamique qui va s'installer pour la saison 5 de la série. Comme la review de l'épisode lui-même, j'ai pris le temps de faire quelques screen-captures, histoire de profiter et d'immortaliser dans ma mémoire ce long au revoir. Un Confidential plein de bonne humeur, mais empreint de la solennité de la page qui se tourne et que l'on ressent dans toutes les interventions.

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Le Confidential commence par nous expliquer la réalisation de LA scène légère de l'épisode, "the worst rescue ever" : le sauvetage plus ou moins maîtrisé, par les deux aliens "cactus" (il va falloir que je recherche leur nom à nouveau), du Docteur et de Wilf. Outre une course-poursuite dans les couloirs à une vitesse guère raisonnable, avec un Docteur toujours attaché au siège où le Maître l'avait emprisonné, la scène comprend surtout une descente d'escaliers qui n'est pas de tout repos.

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Si au cours de l'épisode, le Docteur exprime sa désapprobation contre un tel traitement, avec la force qu'on lui connaît, le téléspectateur peut être rassuré sur le sort de David Tennant, qui n'a pas eu à subir cette séance de 4x4 improvisé, en descendant les escaliers sur sa chaise, privée de tous amortisseurs. En effet, parmi les différents gadgets dont dispose l'équipe de tournage, figure un mannequin grandeur nature, copie conforme de... David Tennant. ("A bit weird" quand même, selon l'intéressé.) C'est donc cette courageuse -et solide- poupée qui se chargea de la "cascade" des escaliers.

Admirez vous-même son air de famille avec notre Docteur :

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Puis, le Confidential revient évidemment sur la participation exceptionnelle de Timothy Dalton, qu'ils sont allés chercher aux Etats-Unis, pour le convaincre d'incarner le Lord President des Time Lords. L'occasion de constater encore une fois à quel point Doctor Who est une institution télévisuelle pour tout britannique.

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Après, vient l'émotion avec la réalisation de la fameuse scène de la regénération de Ten en Eleven. Ce n'est pas la première à laquelle on assiste (et puis, il y a eu aussi celle du Master au cours de la saison 3). On n'insiste donc pas trop sur les détails techniques, qui ont déjà été exposés à plusieurs reprises. La clé étant que les deux acteurs se tiennent au même endroit lors des deux prises qui vont être jointes, pour ne constituer qu'un seul processus continu.

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L'occasion d'un premier contact avec un petit nouveau... Matt Smith. Concentré, stressé, mais pas trop, pour sa première scène pour laquelle la pression est énorme : quelques brèves secondes qui vont être décortiquées par les fans pendant des mois, en attendant la diffusion de la saison 5 au printemps. Il s'agit de reprendre le flambeau, à la fois fidèle à l'image du Docteur, mais déjà perçu comme une nouvelle incarnation.

Il est difficile de ne pas aimer Matt Smith ici, quand il fait l'intéressant devant la caméra du Confidential, tout en essayant de se détendre avant la prise clé :

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Enfin, on nous présente la scène que l'histoire who-esque retiendra comme la dernière filmée par David Tennant en tant que Doctor Who. Séquence émotionnelle s'il en est, du dernier jour de tournage d'un acteur qui travaillait sur ce plateau, avec toute l'équipe, depuis quatre ans.

Cette scène est celle de... la chute libre, lorsque le Docteur saute du vaisseau pour traverser la baie vitrée de la villa où la machine du Master ramène les Time Lords. Par conséquent, une scène pas trop compliquée, qui consite principalement à s'agiter dans tous les sens, suspendu au bout de câbles. Ce qu'il fallait pour cet instant chargé d'émotions.

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Le tout se conclut sur un speech improvisé, pas très au point, mais où David Tennant fait le show, entre émotions et rires.

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Merci pour ces quatre années passées à faire vivre Doctor Who.


Ce sont la richesse et l'unicité de cette série d'être en mesure de constamment se renouveler. De nous laisser tant de souvenirs, de sentiments, différents... et de voir ainsi se succéder les aventures... Avec ce Confidential, se referme définitivement le chapitre "Ten". Les DVD aideront à faire son deuil. C'est une nouvelle page de Doctor Who qui s'apprête à être écrite dans quelques mois. Je l'attends avec impatience (et optimisme) !

(UK) Doctor Who, 2009 Christmas Special : The End of Time, part. 2


"This song is ending, but the story never ends."


Reviewer ce dernier épiode de David Tennant s'est avéré particulièrement difficile, même si une semaine s'est déjà écoulée depuis son visionnage. Lorsqu'un épisode s'inscrit en priorité dans le cadre de l'émotion, mon esprit de critique et d'analyse en oublie ses fondamentaux et le ressenti l'emporte sur la raison. C'est ce qui rend ensuite difficile la rédaction d'une review. Car si The End of Time a eu droit à un accueil globalement mitigé ; j'ai pleinement reçu (et subi) son aspect émotionnel et larmoyant. Oui, je suis une téléphage fleur bleue, doublée d'un coeur d'artichaut.

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The End of Time, part. 2, reprend immédiatement où la première partie nous avait laissé. Nous donnant l'occasion d'entre-apercevoir un peu plus les Time Lords. Après le cliffhanger invraisemblable sur lequel nous nous étions quittés une semaine auparavant, il fallait bien nous proposer une explication sur la situation des Seigneurs du Temps. Une sorte de flashback nous ramène ainsi au temps de la dernière Time War, au moment où les Time Lords suivaient déjà une voie corrompue qu'il n'était plus possible d'accepter, au jour où Gallifrey s'apprêtait à tomber. Conscients que leur chute viendrait d'un des leurs, un renégat qui s'opposait à leurs projets, le Docteur, ils cherchèrent un moyen pour conserver un lien avec la vie et survivre. Si le téléspectateur impatient et excité se retrouve quelque peu frustré de cette brève mise en scène, ainsi que par cette explication lapidaire, elle remplit cependant sa fonction scénaristique principale : poser les enjeux de l'affrontement à venir.

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Parallèlement, le Docteur, prisonnier, nous délivre des scènes d'une intense ambiguïté, pleine de cette étrange complicité qu'il a toujours manifestée à l'encontre du Master. Je n'ai pas toujours été amatrice des excès illustrant la folie de ce dernier, mais leurs dialogues sont absolument magistraux, dans ces quelques scènes, où le Docteur tente de le ramener à la raison, ne souhaitant, finalement, qu'une seule chose : parvenir à le sauver de lui-même, de ce tourbillon d'auto-destruction dans lequel il a engagé son sort, mais aussi celui de la Terre. John Simm est grandiose.

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Heureusement pour le Docteur, les "Cactus" aliens opèrent un sauvetage, maladroit et teinté d'humour, qui tout en détendant un peu l'atmosphère pesante de l'épisode, où l'on ressent par anticipation le futur deuil, leur permet de s'échapper. Ils se téléportent, et se retrouvent coincés, sur un vaisseau en orbite autour de la Terre. Cet environnement en huis clos va surtout permettre au Docteur, de se poser une dernière fois, pour échanger quelques vérités, qui sonnent si justes, avec Wilf. Ce dernier s'impose de plus en plus comme une des figures majeures parmi les différents Compagnons du Docteur. Une figure qui se voit assigner un rôle plutôt rare, une fonction quasi-paternelle, qui place les deux amis sur un pied d'égalité, mais surtout qui est une source de réconfort et de stabilité à un moment où le Docteur en a sans doute plus que jamais besoin. Quelques-uns de ces dialogues, notamment l'échange où Wilf veut donner son revolver au Docteur, sont particulièrement émouvants...

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Sur Terre, le Master veut désormais utiliser ses milliards d'individualités pour retracer ce fameux signal, tourment continuel dans sa tête. J'avoue ne pas trop avoir compris comment ce simple rythme, résonnant dans l'esprit d'un Time Lord, pourra les amener à se sauver de la boucle temporelle dans laquelle le Docteur les a emprisonnés. Mais c'est un postulat qu'il faut admettre, sans trop se poser de question. L'information selon laquelle ce sont les Time Lords qui pointent soudain, à nouveau, le bout de leur nez constitue le catalyseur pour précipiter l'épisode d'un premier tiers très contemplatif, à un passage tourné vers l'action. Car cette nouvelle glace le Docteur, et surtout, lui fait renouer avec le caractère impitoyable et déterminé qu'il montre dans le cadre de certaines situations désespérées. Le fait de se saisir du revolver que Wilf persistait à vouloir lui donner a, avant tout, une portée symbolique majeure, illustrant l'importance et l'impact des Time Lords, par rapport à n'importe quel autre ennemi du Docteur, les Daleks inclus. Une exception unique à ses principes.

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Pour briser un peu la solennité du moment, qui pèse globalement sur un épisode où le téléspectateur se répète à l'envie "c'est le dernier avec Ten", nous sont offertes quelques scènes d'action, avec une descente vertigineuse dans l'atmosphère terrestre, pour finir par un saut en chute libre du Docteur, d'où émanent une urgence et un désespoir marquants. La confrontation avec les Time Lords est forte, mais sans doute trop brève, tant le téléspectateur aurait apprécié de savourer ces personnages hors du commun, conduit par un Timothy Dalton, imposant de charisme. La corruption et la perversion des Time Lords, conséquence de la dernière Time War, éclatent sous nos yeux. La prophétie annonçait un retour. Ce n'était pas le Master, mais bel et bien leur race avec leur planète, et toutes les dérives et extrémités auxquelles la guerre les avaient conduit. Car, peu avant que le Docteur ne les placent hors d'état de nuire, les Time Lords avaient établi un dernier plan léthal... Provoquer the end of time. Déchirer le vortex de l'espace/temps, précipitant toute la Création dans le néant, tandis que les Time Lords auraient fait... l'Ascension (thématique classique s'il en est, familière à tout amateur de science-fiction).

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Le téléspectateur est frappé par le contraste entre la folie puérile, si infantile par moment, du Master et celle froide et détachée des Time Lords. D'autant que la cruauté du destin est encore une fois soulignée. Pour se sauver, alors que leur prédiction indiquait qu'il ne resterait que deux représentants de leur race une fois que le Docteur aurait agi, ils se sont tournés vers le second futur survivant, pour lui implanter de force un lien qui leur permettra, à terme, de revenir : la folie du Master est une création de ses propres congénères. Ce rythme de 4 coups symbolisait le battement des coeurs d'un Time Lord. La révélation change la perspective du téléspectateur sur ces personnages ; de symbolique méchant, le Master se transforme finalement en victime. Victime des machinations de ses dirigeants qui ont sacrifié tout son potentiel pour le faire sombrer et le réduire à cet état pathétique d'instabilité mentale. La boucle va être finalement bouclée, par l'alliance de fait, celle que le Docteur recherchait toujours auprès de lui, entre les deux Time Lords, contre le Lord President et tous ceux qui le suivent.

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Essouflé et étourdi par tant d'intensité, le téléspectateur, comme le Docteur, restent interdits pas le spectacle de Time Lords qui sont renvoyés de là où ils venaient, avec Gallifrey. Et cela, alors qu'il reste encore un bon quart d'heure d'épisode, un dernier acte à jouer qui va résolument verser dans un larmoyant auquel chaque téléspectateur va être plus ou moins réceptif. En effet, avec empathie, nous allons assister à la succession d'émotions contradictoires qui vont assaillir tour à tour le Docteur. Il reste tout d'abord incrédule. Ecorché, mais bien vivant, une fois que le Master a renvoyé les Time Lords, en se sacrifiant par la même occasion. Pourrait-il vraiment survivre à cette aventure, alors même qu'il avait fini par accepter et se résigner à la prophétie des Oods ? Mais le destin sera finalement plus cruel. Ce n'est pas en combattant un ennemi bien identifié que le Docteur mourra. Soudain, quatre coups sur une vitre se font entendre. A la fois tellement insignifiants et qui veulent pourtant tout dire, scellant le sort du Time Lord. Wilf a dû rentrer dans une des salles de contrôle des appareils activés par le Master. La machine étant en surchauffe, ces salles vont être irradiées à un niveau mortel pour l'être vivant qui sera à l'intérieur. Or, il n'est possible de sortir d'une salle, que si quelqu'un d'autre rentre dans l'autre. Voici finalement le sacrifice volontaire que le Docteur va devoir faire. Pour sauver Wilf, il faudra prendre sa place, absorber les radiations, et donc mourir. Le monologue du Docteur à ce moment-là, chargé d'émotions conflictuelles, est particulièrement poignant. David Tennant aura rarement été aussi juste, avec un jeu si bien dosé, que dans les scènes d'introspection de ce double épisode, lorsqu'il laisse entre-apercevoir ses contradictions intérieures.

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L'impression diffuse d'une forme d'injustice, à devoir se sacrifier pour un Compagnon, après que le grand combat ait été gagné, accroît l'intensité émotionnelle de la sortie. D'autant plus que Russell T. Davies, pourtant assez sobre tout au long de cette seconde partie, est décidé à faire durer ces adieux. Les dix dernières minutes font office de véritable conclusion, au revoir artificiel à l'ensemble de ce qui a fait Ten, et plus généralement, Doctor Who sous l'ère de ce showrunner. La symbolique de fin de cycle est exacerbée ; et c'est un peu trop pour le téléspectateur. Bien plus que lors du passage de Nine à Ten, nous avons ici l'étrange impression d'une conclusion. Alors même que le Docteur ne meurt pas, qu'il va se regénérer, Russell T. Davies a décidé de refermer un chapitre de l'histoire du Docteur. Etait-ce utile scénaristiquement de passer dire au revoir à tous ceux qui ont croisé la route du Docteur ces dernières saisons : de Martha et Mickey (désormais mariés ?!) jusqu'à Rose, en passant par Jack... Cela donne le sentiment de faire durer de façon artificielle des au revoir qui s'éternisent, pour exploiter la fibre larmoyante du moment. Certes, j'étais en larmes devant ma télévision. Mais j'aurais préféré un passage de relais plus sobre, où l'on aurait ressenti autant une certaine forme de continuité que la rupture, tandis que cette longue fin insiste surtout sur ce deuxième aspect.

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Enfin, l'épisode se conclut sur la regénération en elle-même, qui va nous laisser un Tardis très secoué dans un triste état. Eleven apparaît dans une brève scène d'introduction, où Matt Smith fait... du David Tennant. Ou du moins du Ten, avec les mimiques de découverte de son nouveau corps. Il n'y a rien à interpréter de cette première introduction, finalement là pour assurer la continuité qui manquait à cette surcharge d'adieux qui lui avait précédé. Il va falloir laisser à la nouvelle équipe du temps et une chance de nous convaincre des orientations futures de la série. J'ai confiance en Steven Moffat. Je suis persuadée que Matt Smith a le potentiel pour faire du bon Docteur. Rendez-vous pour la saison 5 au printemps. Sur ce : Geronimoooo !

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Bilan : Un épisode éprouvant, riche en références à l'univers développé par Russell T. Davies, auquel j'ai dans l'ensemble adhéré. Après une première partie très mitigée, j'avoue que je nourrissais des craintes importantes à l'égard de cette suite. Si les adieux de David Tennant n'auront pas été parfaits, ils furent poignants, intenses, et globalement plutôt sobres, en dépit de quelques glissements dans la deuxième partie de l'épisode. Agrémenté de plusieurs scènes d'introspection du Docteur, chargées d'émotions, il aura marqué les esprits à plus d'un titre.


NOTE : 7,5/10